K. Djuricic, interview sur la cotutelle de thèse

Interview de Martial Bellon

Doctorante au sein du laboratoire HuManiS, Ksenija Djuricic a choisi d’effectuer sa thèse en cotutelle avec l’Université de Strasbourg et l’Université de Turku (Finlande). Elle nous raconte son expérience.

Ksenija Djuricic Bonjour, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Bonjour, je m’appelle Ksenija Djuricic et je suis de nationalité serbe. J’ai effectué un Master en langue et littérature française en Serbie,suivi d’un Master spécialisé en innovation et entreprenariat à l’ESCP à Paris. Suivant les conseils d’un enseignant-chercheur de l’EM Strasbourg, j’ai décidé de faire le Master Recherche proposé à l’époque par l’école, qui m’a permis de décrocher un contrat doctoral.

En octobre 2016, j’ai commencé mes études doctorales à l’Université de Strasbourg et fin septembre 2017, j’ai été acceptée à l’Université de Turku. Le contrat a été signé en octobre, et je me suis officiellement inscrite à Turku School of Economics en janvier 2018.

Qu’est-ce que la cotutelle de thèse exactement ?
La cotutelle est un accord commun entre deux universités internationales sur la direction de thèse et sur la formation doctorale. La cotutelle se distingue de la codirection qui comprend une direction commune de deux directeurs de thèse de la même institution ou de deux universités du même pays.

Les doctorants peuvent signer un accord de cotutelle uniquement avant la fin de la première année, avec l’aval du directeur de thèse de l’Alma Mater. Les parties prenantes des deux universités doivent se mettre d’accord sur les conditions spécifiques du contrat.

Qu’est ce qui a motivé cette démarche ?
Je souhaitais m'entourer des spécialistes des deux champs de recherche que j'aborde dans ma thèse. Sur les conseils de James Dator, prospectiviste de renom, j’ai fait ma demande de cotutelle auprès de l'Université de Turku, qui dispose d’un centre de recherche à la Turku School of Economics, spécialisé en prospective.

Cette démarche va me permettre d’obtenir deux diplômes : Docteur en science de gestion de l’Université de Strasbourg et Doctor of Science in Economics and Business Administration de l’Université de Turku.

Comment vous êtes-vous organisée par rapport aux exigences des deux universités ?
J’ai dû suivre les formations doctorales des deux universités, condition impérieuse pour pouvoir soutenir ma thèse. Début 2019, j'ai aussi obtenu une bourse pour ma cotutelle, attribuée par l’Université de Strasbourg, qui me permet de financer mes déplacements et mon logement sur place.

En France, j’ai effectué mes 120h de formation doctorale la première année en assistant à divers cours et conférences. En Finlande, la formation est plus contraignante mais très enrichissante. En effet, il y a des examens à passer et des crédits à valider, en plus des cours et conférences obligatoires.

Malheureusement, à cause des événements récents, je n’ai pas pu me déplacer pour les dernières conférences prévues. J’espère pouvoir y retourner bientôt finaliser ma formation et soutenir prochainement à Strasbourg en présence des référents des deux universités.

Selon vous, quels sont les bénéfices de l’accord de cotutelle ?
C’est une démarche particulièrement appréciée en France. Elle permet de bénéficier d'une formation et d’un suivi à l'international. Etudier dans deux pays offre la possibilité de croiser les approches scientifiques et d'en tirer les meilleures pratiques.

Les échanges avec mon directeur de thèse et collègues finlandais ont apporté une nouvelle dimension à mes travaux de recherche. Dans l’autre sens, j’ai pu faire connaître à mes collègues étrangers certains travaux français de prospective dont ils n’avaient pas connaissance, faute de traduction.

Il est à noter que la cotutelle est un processus exigeant. Néanmoins, malgré quelques contraintes, la cotutelle est un réel apprentissage qui permet de mûrir en tant que chercheur.

Cette expérience m’a donné envie de continuer à travailler au sein de l’EM Strasbourg tout en menant des projets de recherche internationaux en collaboration avec des centres de recherche à l’étranger….

Merci Ksenija d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

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