Mode d’emploi : le suivi de thèse

Calendrier doctoral

Pour un doctorant, le choix du directeur de thèse est une étape très importante qui permet d’assurer un suivi scientifique adéquat tout au long de sa formation doctoral. S’il souhaite être encadré par plusieurs chercheurs, il pourra choisir entre plusieurs dispositifs : la co-direction, le co-encadrement ou la co-tutelle.

  • Co-direction

La co-direction permet à un doctorant d’être encadré par deux professeurs ou maîtres de conférences habilités à diriger des recherches. Ils peuvent être rattachés soit au même laboratoire de recherche, soit à deux unités distinctes. Le premier cas nécessite uniquement la mention du co-directeur dans les formulaires d’inscription et de réinscription. Pour le second, le doctorant sera inscrit administrativement uniquement dans un des deux établissements de recherche et une “convention de co-direction” devra être établie.

La co-direction est un moyen d’allier l'expertise de deux laboratoires de recherche et de donner au doctorant la possibilité de recevoir des aides matérielles et financières des deux entités dont il dépendra. La co-direction peut se mettre en place dès la première inscription en doctorat et au plus tard à l'inscription en 2ème année.

La soutenance est unique et se déroule dans l'université dans laquelle le doctorant fait son inscription administrative. Elle peut prendre différentes formes en fonction des critères spécifiques du pays de l’alma mater.

« La co-direction peut notamment permettre au doctorant de bénéficier de l’expertise de deux professeurs exerçant dans la même discipline ou dans des disciplines différentes. Lorsqu’il s’agit de la deuxième option, cela permet souvent de décloisonner le travail doctoral en s’ouvrant à des perspectives interdisciplinaires. Les expertises respectives de chaque directeur de thèse peuvent également contribuer à enrichir le travail doctoral. Par exemple, je suis professeur en management des systèmes d’information et j’ai l’opportunité actuellement de co-diriger une thèse sur les outils de Business Intelligence and Analytics avec un professeur en contrôle de gestion.

Cependant, la co-direction peut être également difficile à gérer tant pour le doctorant que pour ses encadrants lorsque les recommandations des deux directeurs ne sont pas alignées ce qui peut ralentir la progression de la thèse. Il est donc important pour le doctorant travaillant dans cette configuration d’organiser des rendez-vous régulièrement avec ses co-directeurs afin de valider conjointement les actions à mener. Le doctorant doit également s’assurer de suivre les procédures des deux universités afin de soutenir sa thèse conformément aux règles en vigueur dans chaque institution. »

Jessie Pallud, enseignant-chercheur du laboratoire HuManiS

 

  • Co-encadrement

Le co-encadrement offre de manière informelle le suivi de plusieurs chercheurs.

Les maîtres de conférences ont la possibilité de co-encadrer une thèse aux cotés des directeurs de thèse, habilités à diriger des recherches, qui restent les seuls responsables des travaux du doctorant.

La quotité du co-encadrement, est définie lors de l’inscription, en concertation avec le directeur de l’unité de recherche. Un directeur de thèse peut par exemple conserver 60% de l'encadrement et laisser 40% de l'encadrement scientifique au co-encadrant.

« Après avoir été la tutrice de mémoire d’un élève de l’EM Strasbourg, je l'encadre désormais, en appui de son directeur de thèse, pour son doctorat à l'Université de Laval à Québec.

Ce dispositif de co-encadrement permet un enrichissement mutuel sur plusieurs points. Tout d’abord, il permet la fertilisation croisée sur les thématiques de recherche. Dans ce cas spécifique, il apporte sur le domaine du management en santé des échanges et des comparaisons intéressantes entre France-Québec-Luxembourg. Chacun s'enrichit des connaissances situées de l'autre. Il offre également aux encadrants l’opportunité de développer des nouvelles méthodes de travail : apprendre à travailler ensemble suppose des ajustements, en termes de compréhension, de communication, de procédures et d'outils de partage. Le co-encadrement permet un apprentissage salutaire du travail collaboratif.

En outre, l’encadrement peut être valorisé en France, en particulier pour l'obtention d'une HDR car l'expérience d'un co-encadrement est un point positif au dossier. Cela apporte aussi à l'Université de Strasbourg, et à l'EM, puisque nous nouons des liens durables avec une université internationale partenaire. »

Célia Lemaire, enseignant-chercheur du laboratoire HuManiS

 

  • Co-tutelle

 

Le doctorant prépare une thèse en cotutelle sous la direction de deux directeurs de thèse, l’un dans une université française et l’autre dans une institution à l’international. Cela lui permet de pouvoir prétendre à un double doctorat français et étranger. C’est un dispositif qui favorise la mobilité des doctorants en développant la coopération scientifique entre des équipes de recherche française et étrangère.

Le doctorant effectue ses recherches dans les deux pays selon les modalités établies par une convention qui doit être signée au courant de la première année. La thèse est rédigée dans l'une des langues nationales, et complétée par un résumé oral et écrit dans l'autre langue. Elle n’est soutenue qu'une seule fois devant un jury mixte.

« Lorsque j’ai débuté mon doctorat, mon directeur de thèse, Professeur à l’Université de Strasbourg, m’a proposé de faire ma thèse en cotutelle avec l’Université Libre de Bruxelles. Il avait un contact sur place avec un Professeur qui travaillait sur des domaines de recherche similaires qui pourraient enrichir mon travail doctoral.

Grâce à ce dispositif, j’ai pu apporter une dimension internationale à mes recherches, découvrir le fonctionnement d’une université étrangère et profiter de deux formations doctorales très enrichissantes. Le double diplôme que j’ai obtenu m’a été bénéfique pour la suite de mon parcours professionnel. Le seul inconvénient a été le démarrage assez long de la procédure, car c’était la première mise en place d’une convention de cotutelle entre les deux institutions. Il faut aussi penser à prévoir une bonne organisation de son temps, car les nombreux déplacements dans le pays partenaire demandent une logistique importante.

Je garde un lien privilégié avec mes anciens collègues de l’Université Libre de Bruxelles, où j’ai la position de Research Fellow depuis presque dix ans. Je continue à intervenir sur place lors de séminaires et à collaborer sur divers projets de recherche. »

Anaïs Hamelin, enseignant-chercheur du laboratoire LaRGE

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