Hauts potentiels : des pépites à détecter et à manager

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Souvent perçus comme des ‘bêtes curieuses’, les hauts potentiels détiennent pourtant les clés de changements profonds et positifs dans les entreprises. A condition qu’ils soient effectivement détectés en tant que tels et qu’on leur permettre d’exprimer leur talent sans entrave. Au cours de la conférence du 20 avril organisée à l’EM Strasbourg avec l’association ASLOG, Sandrine Hartmann, du cabinet Act’Human, brosse le portrait-robot de ces hauts potentiels et évoque ce qu’ils peuvent apporter aux organisations.

 

Leur histoire démarre souvent dans la cour de leur école, où le regard, les brimades et les moqueries de leurs camarades sont souvent difficiles à vivre. Les personnalités à haut potentiel, parfois aussi appelées les Zèbres, ont souvent d’abord été des enfants précoces, avec les connotations que cela suppose : ennui, hypersensibilité et parfois mise au ban et échec scolaire…

« Ces enfants précoces ont besoin d’un mentor, d’une référence qui les comprenne et leur permette un envol plus facile », explique Sandrine Hartmann, du cabinet Activ’Human. Souvent, ces enfants précoces deviennent des adultes à haut potentiel : « on naît à haut potentiel, on ne le devient pas », assure-t-elle, « les hauts potentiels ont un fonctionnement physiologique et neurologique différent, avec notamment une hyper activité cérébrale, une mémoire à long terme impressionnante ou une intelligence émotionnelle et empathique exacerbée. ».

 

 

Un besoin d’objectifs clairs et justes

Pour autant, l’entrée dans la vie active n’est pas une sinécure. « Dans les entreprises, on dit souvent d’eux qu’ils sont bizarres, intellos, chanceux, voire des chiens fous à côté de la plaque », poursuit-elle, « Ils perçoivent cela le plus souvent comme un handicap, une cause d’épuisement continuel. Parfois seulement, ils se disent que c’est une chance… si leur spécificité est détectée ». Et comprise par leur management. Il s’agit de la condition essentielle à leur épanouissement professionnel. Leurs qualités sont rares, surtout quand plusieurs d’entre-elles sont réunies chez une même personne : capacité de travail élevée et dans l’urgence, multipotentialité, cohérence et vision, créativité, intuition, etc. « Ils ont en revanche besoin d’objectifs clairs, précis et qu’ils soient justes », précise Sandrine Hartmann, « et quand l’objectif est clairement défini, le haut potentiel avance en général plus vite que le reste de la troupe ».

 

 

Des sentinelles du Change Management

Le cas de figure idéal ? Que son manager laisse à cette pépite une grande autonomie dans la définition de ses objectifs et la mise en place des moyens et outils pour les atteindre. Qu’il lui permette également de transmettre et de diffuser facilement ses connaissances… Une gageure dans des organisations souvent très hiérarchisées et dans le contexte économique actuel chahuté, ou la crainte de perdre de son pouvoir est souvent la plus forte. Dommage, car « les hauts potentiels sont des sentinelles sur le chemin du changement en management et font souvent grandir leurs managers », conclut Sandrine Hartmann.

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