S. Richard, interview sur le cluster "Climate Responsibility in and of Organizations"

corporate responsability

Sarah Richard, enseignant-chercheur à l’EM, encadre le nouveau cluster de recherche Climate Responsability in and of Organizations. Elle a pris le temps de répondre à nos questions concernant la démarche de création et les projets à venir.

Pouvez-vous présenter le cluster et ses membres ?

Le cluster "Climate Responsibility in and of Organizations" est un cluster de recherche transdisciplinaire axé sur la thématique de la responsabilité climatique des organisations. Il rassemble des enseignants-chercheurs qui sont membres des deux laboratoires de recherche de l’école, HuManiS et LaRGE.

Le cluster est composé de :

 

L’aspect transversal est primordial dans la démarche de création de ce cluster car il y a un véritable souhait d’analyser les différents sujets qui seront abordées sous le prisme de plusieurs domaines des Sciences de gestion.
 

Quelles sont les principales thématiques de recherche du cluster ?

Au début, le cluster devait se focaliser sur le sujet de "l’éco-anxiété", terme qui fait état des expériences d’anxiété liées aux crises environnementales. Après discussion entre les membres, il a été décidé d’élargir la thématique et d’aborder le sujet plus large de la "responsabilité climatique" afin de permettre une plus grande diversité de travaux.

La "responsabilité climatique" est source de multiples tensions, les parties prenantes (individus, organisations, politiques) ayant des objectifs et intérêts divers dans les différentes solutions envisagées pour atténuer le changement climatique. Nous avons ainsi choisi d’utiliser le cadre théorique des tensions et des paradoxes en tant que fil conducteur.

Nous avons remarqué un manque d’interdisciplinarité dans les travaux déjà publiés à ce sujet. Par le biais de ce cluster, nous souhaitons rendre les antécédents et conséquences de la responsabilité climatique plus compréhensibles en reliant les différents niveaux d’analyse : micro, méso et macro.

Comment allez-vous articuler tous vos domaines de recherche autour de cette thématique ?

Premièrement, le premier effort d’articulation a été fait lorsque nous avons choisi le cadre théorique des tensions et des paradoxes. Il est particulièrement pertinent lorsqu'on examine le phénomène de la responsabilité climatique. En effet, le changement climatique concernant l’ensemble des domaines de la gestion et l’action climatique nécessitant une collaboration à tous les niveaux (micro, méso et macro), il était naturel de créer une équipe composée des domaines du management opérant à ces différents niveaux. Les membres du cluster représentent les différents domaines du management et se complètent également du point de vue des expertises théoriques pouvant permettre l’étude de la responsabilité climatique.

Deuxièmement, il sera difficilement possible de tous travailler sur un projet unique car nous sommes trop nombreux. Nous allons donc commencer par faire un brainstorming collectif afin de faire une sélection des idées les plus pertinentes. Des sous-groupes se créeront par la suite en fonction des affinités et des niveaux d’analyse de chaque projet.
 

Quelles sont les motivations derrière ce projet ?

La plupart des membres du cluster ont déjà effectué des travaux en lien avec la Responsabilité Sociétales des Organisations (RSO) et plus spécifiquement sur l’aspect environnemental. Rejoindre ce cluster s’inscrit donc parfaitement dans la prolongation de leurs recherches et leur permettra de nouvelles collaborations avec des chercheurs intéressés par des sujets similaires.

Pour ma part, c’est un peu différent. Mon principal sujet de recherche englobe les thématiques du handicap, de politique d’intégration des minorités, de la diversité, etc. Je suis donc plutôt placée sur l’aspect social qu’environnemental de la RSO. Avec la création de ce cluster, je souhaite découvrir un nouveau champ de littérature et ainsi faire un pont entre mes travaux sur l’étude de la vulnérabilité et de nouveaux projets liés aux enjeux environnementaux.

Quels sont les objectifs/ projets à moyen et long terme ?

Une fois que les sujets et les sous-groupes seront clairement définis, l’objectif est d’identifier les revues académiques et les congrès de recherche qui sont assez transverses pour permettre d’accueillir plusieurs types de domaines. Et par la suite, leur présenter nos travaux afin de s’insérer dans une communauté scientifique et créer des partenariats par ce biais-là.

Nous souhaitons également faire un réel effort de vulgarisation de nos travaux en organisant des conférences grand public et en créant du matériel pédagogique. Un nombre grandissant d’écoles de commerce et d’universités commencent à recruter des enseignants-chercheurs qui font des recherches sur les enjeux environnementaux, qui vont alimenter de plus en plus les ressources pédagogiques dans les années à venir.

A terme, nous avons pour ambition d’aider l’EM Strasbourg à renforcer davantage son positionnement sur la valeur du développement durable.
 

Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

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